dimanche 18 février 2007

Serious album


Reggae texan

Jason Andrew McCommas, plus connu dans le milieu musical sous le nom de Jah Sun, a sortit il y a quelques temps un album des plus intéressant: "The Height of Light". Accompagné par des invités de marque comme Lutan Fyah, Luciano, Yami Bolo, Junior Reid, Prezident Brown ou le talentueux Ras Attitude des Iles Vierges, le chanteur ose le mélange des genres et a raison. Plusieurs chansons sont teintées de hip hop et celles-ci comptent parmi les meilleurs comme le duo avec Ras Attitude et Lutan Fyah, celui avec Yami Bolo, ou celui avec Lady Jemini.
Pour cette album, Jah Sun s'est associé avec des labels de qualité comme Lustre King, Zion High et Moodswing.
Une des perles de cet album est le titre "More Love", un des cut (pas encore sortit) de la très bonne série "red razor riddim" du label Lustre King.
Comme quoi le Texas peut nous offrir autre chose qu'un Georges W. Bush! ...D'accord, commentaire de basse classe!... Tourné autrement, on pourrait dire que la sale réputation de cet Etat (du à son gouvernement et à son esprit conservateur), est capable de donner meilleure publicité de lui-même. Preuve en sont les arts en général et ce "height of light" en particulier.

More love Georges, more love!

La tracklist:

1 More Love Ft. Al Anderson
2 Victory Ft. Luciano
3 The Height of Light
4 Show Love Ft. Prezident Brown
5 Mighty One Ft. Yami Bolo
6 Nuff a Dem Ft. Ras Rebel
7 Skit
8 No Bonez No Blood Ft. Lutan Fyah, Ras Attitude
9 Fyah For U Ft. Junior Reid
10 Stand Together
11 Fyah Dance Ft. Lady Jemini
12 Rootsman Ft. Wisdom
13 Kings and Queen
14 Stand 4 Something
15 Freedom
16 Circles and Cycles


Site web de Jah Sun: http://www.jahsunmusic.com/main.html
pour écouter ou acheter le disque: http://cdbaby.com/cd/jahsun

samedi 17 février 2007

Slam et dub poetry ; même combat

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Art of words
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Je trouve intéressant de constater cette ressemblance. Une irrésistible envie de lever le point vers le ciel et de faire d’un genre vieux comme le langage chez l’homme (la poésie), un moyen d’expression revendicatif ; personnel ou politique. L’art de parler. L’art de s’exprimer sur les problèmes d’injustice en donnant une résonance artistique.
Le slam, un genre qui connaît un souffle médiatique en pays francophone avec les albums de Grand Corps Malade ou de Abd al Malik ouvrira peut-être la voie à la reconnaissance de la dub poetry.

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Dub poetry et slam se ressemblent. Une envie de partager avec le public la musique des mots, le sens de ceux-ci et mettre l’accent sur un message sont leurs points communs. Le but est également le même : donner un sens orale à la poésie.
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Comme pour la poésie au sens stricte, le dub poetry ou le slam sont centrés sur le message.
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On peut cependant noter comme différence que la dub poetry est un essentiel mélange entre la musique « dub » et la poésie « poetry ». Pour le dub poet, le fait de se poser sur des rythmique reggae pour lancer ses phrases blindées de mots aux rythmes et aux sens propre à la poésie vient du fait que les pionniers du genre se sentent concernés par le mouvement de revendication qu’offre la musique reggae au travers de
la philosophie rasta. Ils veulent simplement laisser plus de place aux mots que les chanteurs de reggae.
Tandis que le slam ne se réclame pas de genre musical, mais de joutes orale (même si aujourd’hui il peut être accompagné de musique). Le slam a cette particularité d’être parti du principe de se faire en « live » et d’être une sorte de compétition entre participants slameurs jugés par l’enthousiasme du public. Le slam est un évènement propre au spectacle, au monde de la performance artistique. La dub poetry, elle compte sur le fait de sa diffusion
en soirée, ou sur les platines des particuliers pour diffuser son message.
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Tout comme la dub poetry, le slam se veut libre. Contestataire ou simplement artistique, peut importe. La liberté d’expression est maître de ces deux disciplines.
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Si la dub poetry voit le jour dès le début des années 70, le slam, lui, naîtra un peu plus tard au Etats-Unis, vers 1984 grâce à un poète-ouvrier du nom de Mark Smith.






Si une convergence pareille naît dans l’underground artistique et dans les milieux populaire tel que la scène d’un club de jazz ou le studio de reggae de Jamaïque ou d’Angleterre, c’est qu’une véritable envie de se faire entendre naît un peu partout dans les milieux défavorisés du monde occidental à l’image des mouvements artistiques proches que sont le hip-hop et le reggae qui laisse une grande place à la parole et à son travers, à la revendication.
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Finalement faut-il vraiment que les médias s’emparent de ces genres. N’est-ce pas justement une échappatoire du monde capitaliste. Du monde de la radio d’Etat où tous les genres musicaux qui s’y sont immiscés ont finis par être dénaturés.
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Car le slam et la dub poetry ont un autre point commun, celui d’être la voix du peuple. Leurs dimensions underground leur donne un certain pouvoir. N’est-il pas mieux qu’il en soit ainsi ?

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Photos: 1ere: LKJ, 2eme: Mark Smith, 3eme: Abd al malik